Hello toi ,
Cela ne t’a pas échappé, tu étais sur le pied de guerre ce mercredi matin de Juin , sac bandoulière et pantalon fluide stratégiquement enfilé en vue des nombreux essayages qui sont presque devenus des rituels deux fois par an. Tu as ta liste de shops préférés, et, si tu es super organisé(e), tu as aussi préparé un budget que tu t’autorises à exploser pour la simple et bonne raison que…
C’EST LES SOLDES, BORDEL.
En attendant d’aller mettre un pied chez H&M et de te faire éclater un bras par une sérial shoppeuse en furie qui a élu domicile devant l’enseigne depuis 2h du matin, tu as surement aussi fait un petit tour en ligne, afin de zieuter si cette petite combinaison en jean repérée la veille a vu son prix fondre comme neige au soleil pendant la nuit, comme par enchantement. Comme elle n’était soldée qu’à – 20% (chacals) , tu tapes www.dissidentsheep.com et là….
Tain’ la meuf, abusé, y’a MÊME PAS DE SOLDES ! (Aïiiiiight)
Tu te dis peut être que Jeanne, elle est trop à l’arrache, et qu’elle a juste pas grillé que c’était les soldes, malgré les injonctions répétées de plateformes « de créateurs » qui te poussent te suggèrent de pratiquer des promotions du genre : JeTeDonneMonTravailEtJeToffreLesFraisDePortEtJeViensTeTorcherLeCulGratosEnPrime % (Ouhhhh la meuf, elle balance !) .
Tout va bien, j’ai moi aussi fait mon petit tour en ligne à la recherche du Saint Graal sans trop de succès.
Alors, c’est quoi ce bordel ? Pourquoi Dissident Sheep ne solde pas ? Chacal ou bien ?
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Tout le monde dans le même panier.
Il est désormais courant de mettre tout le monde dans le même sac lorsqu’il s’agit de vente de marchandise. Grande enseigne ou petite boutique, géant du prêt à porter ou artisan, le consommateur a pris l’habitude de voir tout le monde s’aligner sur cette pratique des Soldes, avec pour seul baromètre celui de la réduction la plus intéressante. La question du « vrai » prix ne se pose plus, on entend même couramment les gens dire que si les marques se permettent de vendre à -70%, c’est qu’elles y trouvent quand même leur compte, et qu’il ne sert à rien d’acheter leurs produit en dehors de ces opérations de réduction.
C’est vrai pour certaines grandes enseignes, et pourtant, ce sont bien celles-ci qui explosent les records de vente. Celles là mêmes dont on sait qu’elles ont des pratiques plus que douteuses et dont la piètre qualité des produits nous fait souvent bondir, mais auprès desquelles nous continuons de faire nos achats compulsifs et réconfortants, la diversité et le renouvellement des collections agissant comme une véritable opportunité de plaisir immédiat et innocent , belle alternative à la plaque de chocolat qui nous tend les bras lorsque l’on rentre d’une sale journée ( #BFF) .
Ici survient la tendance à mettre tout le monde dans le même panier.
Comment différencier une marque au fonctionnement éthique d’une grande enseigne quand celles-ci recourent aux mêmes pratiques commerciales ?
Alors que ce soit chez Zara ou sur une plateforme de créateurs, un seul mot d’ordre : la bonne affaire.
On se concentre uniquement sur l’acte d’achat immédiat qui met du baume au coeur, et que demander de plus que de pouvoir satisfaire celui-ci avec une remise de -50% ?
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Le message faussé.
En enjoignant les artisans à pratiquer des soldes par le bais d’un matraquage de la norme des pratiques commerciales, la société envoie le message au consommateur que les produits artisanaux sont commercialisés au même tarif que ceux que l’on trouve chez grandes enseignes et sont donc d’une qualité similaire, puisque chacun se fait plus ou moins la même marge (Faux, archi faux, mais là l’est pas le débat) . Pire, j’ajouterais que le pillage desdites enseignes qui se servent en toute impunité sur internet pour proposer des produits aux allures artisanales et discréditent du même coup les jeunes créateurs quant à leurs prix et leur savoir faire ne fait qu’accroitre la confusion du consommateur.
Sans oublier qu’à l’origine, Artisans et grandes enseignes, que tout oppose, n’ont pas vocation à satisfaire les mêmes envies, les mêmes besoins ou les mêmes désirs.
Lorsque tu passes une sale journée, que tu es au bout de ta life et que tu as envie de décompresser, de te faire plaisir et de te remonter le moral, tu as envie d’immédiateté.
Alors qu’à une époque l’immédiateté était toute relative, c’est désormais monnaie courante, et si tu te laisses surprendre par une averse en sortant du bureau, tu peux toujours saisir son Smartphone et passer commande en ligne de plusieurs petits plaisirs insignifiants qui vont d’un panier sur ASOS à une commande de Tiramisu sur Deliveroo.
Le goût du caprice immédiat et l’insouciance, et les industries qui nourrissent toujours plus cet appétit de réconfort par un renouvellement permanent des collections et des offres promotionnelles.
Pourtant, quand tu fais le tri dans ce que tu possèdes, tu te demandes à quel vêtement, à quel objet tu accordes le plus d’importance.
Celui dont tu ne voudrais pas te séparer, ou tu sais, le jean que tu gardes comme référent parce que tu n’as pas du tout envie de le revendre à cause des quelques kilos que tu as pris ces derniers temps. Tu t’aperçois qu’il s’agit souvent de pièces de qualité, avec une belle matière, une belle coupe, peut être d’une robe cousue à la main par ta grand mère ou celle d’une de tes copines. Peut être aussi qu’il s’agit de ce collier en macramé avec des perles de coco que tu as acheté sur le stand d’une association au cours d’un festival et qui est vraiment unique et original. Peut être qu’il s’agit de ce meuble ancien, avec des moulures ou un motif atypique dont tu ne sais plus très bien s’il appartenait à ta famille ou si un jour un pourrais en retrouver un similaire. Un trésor.
Quand il s’agit de choisir de te séparer de ta jupe H&M (très mignonne, cependant) ou de ta jupe Merry Mary, le choix est vite fait. Bien sûr, tu as payé la dernière bien plus cher. Mais ne te poses-tu pas la question de la valeur qui se situe au delà du porte monnaie ?
Chère, cette jupe, et pourtant, tu ne veux pas t’en séparer, même après six mois, alors que déjà trois autres sont venues s’ajouter au dessus de celle de chez H&M qui fait question lorsque tu voudrais faire de la place.
Voilà pourquoi la différence entre l’artisanat et la grande distribution s’impose en termes de pratiques commerciales.
Je ne reviens pas sur la qualité et le savoir faire et je m’adresse ici simplement à ton ressenti. Puisque je crois que toutes les bonnes raisons de s’offrir un produit artisanal se résument à la sensation de durabilité, d’intemporalité, de plaisir continu et qui s’inscrit dans le temps.
A l’ère du super-rapide et de la légèreté sur toutes les bouches, l’artisanat se plante comme une horloge hypermoderne dont on a rompu le mécanisme pour un temps.
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Et les Soldes, dans tout ça ?
Je fais le choix aujourd’hui de me dresser contre cette pratique appliquée à l’artisanat. Si les grandes enseignes ont un stock illimité d’invendus du fait du perpétuel mouvement de leurs collections et d’une éthique à vous donner parfois la gerbe, je pars du principe qu’un artisan ne peut pas parler de collections d’invendus puisque chacune de ses productions détient une certaine richesse qui se situe au delà de ces cases préconçues de collections et de saisons.
Avec Dissident Sheep, je ne conçois que des modèles uniques qui n’ont pas grand chose à faire des saisons ou du temps qui passe. Ces sont des pièces qui racontent une histoire, et je considère que même si certaines restent sagement dans leur boite un peu plus longtemps que les autres, c’est parce qu’elles n’ont pas encore trouvé la bonne oreille à qui la raconter.
On ne brade pas un Conte de fée , on ne solde pas un morceau de vie ou un investissement personnel, un savoir faire (qui évolue, qui plus est) , une volonté de partage ou simplement : une création. C’est un peu comme si je me bradais moi même à – 50% et qu’on me piétinais dans les rayons du H&M comme une vulgaire chemise cousue sous la contrainte dans une usine sordide du Bangladesh.
Toi et moi, nous sommes dans le même bateau : moi aussi j’achète parfois des choses dans la grande distribution. Parce que quelque part, parfois, je n’ai pas trop le choix. Et je le regrette souvent. Mais j’avais envie de t’expliquer pourquoi je ne suis ni une crevarde ni une meuf qui ne pense pas à sa clientèle la moins fortunée. Je suis artisan, je crée des pièces uniques que je ne vends pas à des numéros mais que je partage avec toi, toi dont je connais le nom et avec qui j’échange, humainement.
La bonne nouvelle, c’est que si je ne fais pas de soldes, j’ai quand même envie de te remercier. Te remercier pour ton soutien et ta bienveillance, ton enthousiasme et ton engouement pour Dissident Sheep. Remercier, ça veut dire que j’ai envie de te faire plaisir et PAS que j’ai envie de brader mon savoir faire.
J’organise donc une Vente Privée !
La Vente Privée, c’est un événement en ligne qui se tiendra sur Facebook le Mercredi 6 Juillet et qui a plus vocation à te remercier qu’à écouler mon stock. Tu pourras, au cours de cette journée (et seulement cette journée), faire l’acquisition d’un bijou à prix spécial, et aussi échanger avec les autres participants dans la joie et la bonne humeur !
Principe du premier arrivé, premier servi, je me tiendrai prête à te répondre au taquet si tu flashes sur un bijou, et si tu es membre de la Team Dissident Sheep, attend toi à quelques surprises en plus dans ta boite mail 🙂
Découvre tous les détails du déroulement juste ici et n’oublie pas de t’inscrire, j’espère voir ton nom apparaitre dans la catégorie des participants et j’espère surtout que cet événement te fera autant plaisir qu’à moi.